jeudi 21 juillet 2016

« Femme(s) passagère(s) de l'est », de Sylvie Durbec


Publié par les éditions p.i.sage int.érieur, « Femme(s) passagère(s) de l'est" est un recueil de poèmes dont l'optimisme de ton vient de la propension de ses textes à se transformer en contes, voire en comptines (surtout en sa troisième partie, intitulée « Un voyage aux petites plaines en compagnie de la voleuse d’enfants »).

Et pourtant, il ne s'agit pas de contes en réalité, loin s'en faut.

A la base, dans ces trois histoires « vielle géographie sans », « Autre passagère de l'est » et « Un voyage aux petites plaines en compagnie de la voleuse d’enfants », il y a toujours une séparation familiale et avec le territoire, pour ces personnes venues de l'est (jusqu'à la lointaine Sibérie), allusions à des migrations anciennes ou récentes. Bien sûr que cela est difficile à vivre. Mais droit du sang et droit du sol s'effacent au profit de la compréhension mutuelle pouvant exister entre l'auteur et ses personnages.

C'est que la géographie se lit dans un visage comme s'ouvrent les pages d'un livre.

Dans ce recueil, le lecteur sent que les mots sont autant de routes qui permettent de joindre diverses histoires. C'est bien pour cela que l'auteur, et tout particulièrement dans les poèmes aux vers courts des deuxième et troisième partie, mélange, comme le font les enfants, des objets hétéroclites entre eux, objets ou animaux familiers : armoires, seau, ours, avec en toile de fond, cet apprentissage du vivre ensemble à l'école.

Au final, il semble que l'histoire familiale personnelle de l'auteur se reflète dans ces errances décrites et contribue à les aplanir davantage avec le temps et les mots.

A noter également les dessins (également de Sylvie Durbec) faussement naïfs en raison de leur absence de perspectives, préludant à chacune des trois parties du livre, et qui résument l'univers de ces poèmes.

L'illustration de couverture est de Fotolia. En outre, « Femme(s) passagère(s) de l'est » contient une postface de James Sacré (et une préface de l'auteur).

Extrait de ce livre de Sylvie Durbec :

« cette femme a un corps de sibérie si lent
à charrier seaux de charbon et de neige
OURSONS BELETTES ET BISONS
qu'elle aligne le long des murs sur des bancs
pour expliquer la lettre A puis la lettre B
dessiner hutte et petits bedons bedaines
chantonner rigodon dondaine fil de laine
toutes ces lettres de feuilles et de plume
enclosure volière pitres et tire-bouchons

(fous rires dévalant hors de l'école
glissades roulades et débandade) »

Et pour en savoir plus sur « Femme(s) passagère(s) de l'est », de Sylvie Durbec, vendu au prix de 10 €, contact : http://www.p-i-sageinterieur.fr 

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